Votre préférence a été mise à jour pour cette session. Pour modifier définitivement les paramètres de votre compte, allez à
À titre de rappel, vous pouvez mettre à jour votre pays ou votre langue de préférence à tout moment dans
> beauty2 heart-circle sports-fitness food-nutrition herbs-supplements pageview
Cliquez pour consulter notre déclaration d'accessibilité

Compléments de L-tyrosine : bienfaits, stress et plus encore

86,711 Vues

anchor-icon Table des matières dropdown-icon
anchor-icon Table des matières dropdown-icon

Qu’est-ce que la L-tyrosine ?

La L-tyrosine est un précurseur d’acide aminé non essentiel des hormones thyroïdiennes, des neurotransmetteurs dopamine et noradrénaline et de l’hormone du stress épinéphrine. En tant qu’acide aminé non essentiel, la L-tyrosine peut être créée dans le corps à partir d’un acide aminé séparé, la L-phenylalanine et n’a généralement pas besoin d’être consommée directement dans les aliments. Cependant, certaines personnes ont une maladie génétique rare, la « phénylcétonurie » (PCU), qui les empêche de traiter l’acide aminé L-phénylalanine. Pour ces personnes, la L-tyrosine devient essentielle. Les patients atteints de PCU doivent remplacer la L-phénylalanine par la L-tyrosine, au risque de développer des lésions cérébrales. Ce trouble est généralement testé et identifié à la naissance pour les personnes touchées.

Puisque la L-tyrosine est un précurseur de neurotransmetteur, des études ont exploré ses avantages pour la santé mentale. Bien que certaines utilisations doivent faire l’objet de recherches supplémentaires, il existe des résultats intéressants.

Lutte contre la dépression

Certains médicaments standard ciblent la dopamine et la noradrénaline dans le cadre du traitement de la dépression. En tant que telle, la L-tyrosine serait un moyen simple d’essayer d’augmenter ces niveaux de neurotransmetteurs pour produire un résultat similaire. Fait intéressant, les études animales suggèrent un potentiel d’effets antidépresseurs avec la supplémentation en L-tyrosine.

Les études de déplétion en L-tyrosine réduisent les niveaux de L-tyrosine dans le cerveau en donnant tous les acides aminés sauf la L-tyrosine et son précurseur la L-phénylalanine. Les études humaines ont permis d’établir une indifférence et un mécontentement croissants en absence de L-phénylalanine et de L-tyrosine. Les sujets de l’étude ont également eu tendance à réagir aux déclencheurs de tristesse pendant le test. Les résultats suggèrent que la L-tyrosine peut affecter l’humeur lorsque les niveaux sont déficients.

D’anciens rapports de cas décrivent des patients qui ne réagissaient pas à de nombreux antidépresseurs standard mais pour lesquels la supplémentation en L-tyrosine comme traitement de la dépression a eu un effet. Certaines études de cas ont permis de suggérer des carences dans le neurotransmetteur noradrénaline. Des rapports de cas distincts en dehors de la France ont rapporté des remèdes de longue date pour la dépression auprès de patients présentant des déficiences en dopamine. Cependant, un seul essai clinique en double aveugle n’a pas permis d’établir que la L-tyrosine était utile pour lutter contre la dépression, bien qu’aucune enquête n’ait été faite sur les niveaux de dopamine ou de noradrénaline dans cette étude. Les recherches actuelles suggèrent largement que le millepertuist, le safran, et potentiallement les 5-HTP peuvent constituer des traitements naturels contre la dépression. Cependant, des recherches plus poussées seraient nécessaires pour mieux comprendre si la L-tyrosine joue un rôle dans le traitement de la dépression ou uniquement dans les cas plus isolés présentant des déficits spécifiques de neurotransmetteurs.

Trouble déficitaire de l’attention / hyperactivité (TDAH) : bienfaits

Le TDAH est souvent considéré comme un trouble lié à la baisse des niveaux de dopamine dans le cerveau. Les médicaments stimulants, comme la ritaline et l’adderall, semblent agir au moins partiellement en augmentant la dopamine et la noradrénaline. Il n’est donc pas surprenant que la L-tyrosine soit parfois préconisée comme traitement du TDAH. Cependant, les recherches sont quelque peu nuancées et les études sont assez limitées.

Une petite étude portant sur des compléments à base de L-tyrosine, de L-tryptophane, d’amphétamine ou de placebo pendant seulement une semaine n’a révélé aucun avantage sur les symptômes du TDAH avec la prise de L-tyrosine chez les enfants. Fait intéressant, le L-tryptophane amélioré le comportement selon les parents. Comme il s’agissait d’une petite étude de courte durée, il est difficile de tirer des conclusions définitives. Dans le cadre d’une petite étude distincte chez des adultes, on a administré de la L-tyrosine pendant huit semaines. Au bout de deux semaines, 75 % des patients ont noté une amélioration des symptômes du TDAH. Cependant, au bout de six semaines, les bénéfices ont disparu, et aucun des patients n’a noté des améliorations à long terme. Les auteurs ont conclu qu’une tolérance à la L-tyrosine s’est développée, ce qui la rend inefficace pour le traitement continu des symptômes du TDAH.

Il existe également une étude de cas publiée sur le TDAH, avec un enfant atteint de PCU, une maladie génétique qui bloque la production de L-tyrosine à partir de la L-phénylalanine. À l’âge de trois ans, l’enfant a commencé à présenter des symptômes comportementaux difficiles. En raison des symptômes, les parents de l’enfant ont demandé de l’aide. Suite à une évaluation psychiatrique, l’enfant a été diagnostiqué porteur de TDAH. Étant donné que l’enfant était atteint de PCU, le médecin traitant a supposé que l’enfant pouvait avoir une carence en L-tyrosine et a prescrit de l’acide aminé en complément. Selon les auteurs, l’enfant a vu une amélioration considérable des symptômes liés au TDAH avec la supplémentation en L-tyrosine.

Avec les preuves dont on dispose, il est difficile de tirer des conclusions définitives sur la L-tyrosine pour la prise en charge du TDAH. Des études plus longues et de plus grande envergure sont nécessaires pour tirer des conclusions appropriées. Il faudrait également voir si un sous-ensemble de patients pourrait réagir au traitement en raison d’un besoin biochimique plus important en cet acide aminé, comme cela a pu être observé dans les cas de PCU. Les recherches sur le zinc, le fer, et les stratégies alimentaires suggèrent qu’il existe probablement des options supplémentaires qui améliorent la prise en charge du TDAH, bien qu’elles devraient être supervisées par un prestataire de soins de santé compétent.

Amélioration des performances mentales sous stress

Les bienfaits les mieux documentés de la L-tyrosine semblent être ses effets sur la fonction cérébrale des personnes se trouvant dans des situations stressantes. Il peut avoir des effets comparables à d’autres adaptogènes à base de plantes, comme l’ashwagandha et la rhodiola. De nombreuses études menées sur la L-tyrosine ont été effectuées par différents groupes militaires intéressés par les avantages potentiels de l’acide aminé.

Les recherches animales montrent que les niveaux de noradrénaline et de dopamine peuvent s’épuiser dans des situations stressantes. En fournissant de la L-tyrosine à ces animaux, on empêche la réduction des niveaux de neurotransmetteurs et réduit les changements de comportement induits par le stress.

Stress dû au froid

Un premier essai humain a exposé le personnel de l’armée à des températures froides avec des niveaux d’oxygène réduits, similaires à un environnement de montagne à haute altitude. Dans l’étude, la L-tyrosine, contrairement au placebo, a considérablement réduit les effets négatifs. La supplémentation en L-tyrosine a permis de soulager de multiples symptômes, notamment les maux de tête, la sensation de froid, la détresse, la fatigue, l’inconfort musculaire et la somnolence. Pour les tâches nécessitant un effort mental, comme les exercices de mathématiques, certaines compétences liées à l’utilisation de cartes et de la boussole, la reconnaissance de formes et autres mesures, les sujets ont également été plus efficaces avec la L-tyrosine.

Dans une étude menée par l’armée américaine, les sujets ont été soumis à un stress induit par la réduction de leur température corporelle centrale dans de l’eau froide. Ensuite, ils ont été placés dans une chambre froide et ont accompli un certain nombre de tâches pour évaluer leurs performances physiques et mentales. Les résultats les plus notables ont été des améliorations de l’adresse au tir avec la supplémentation en L-tyrosine dans cette situation de stress dû au froid. Les auteurs ont noté que l’adresse au tir est une tâche qui exige à la fois des performances physiques et mentales.

Stress dû au bruit

Une étude distincte menée aux Pays-Bas a étudié les effets de la L-tyrosine sur la fonction cognitive en situation de stress dû au bruit. Les sujets devaient effectuer plusieurs tâches mentales induisant du stress tout en portant des écouteurs qui diffusaient du bruit composé d’une combinaison de sons provenant d’une piscine, de la circulation, du bruit des trains et d’une usine. Avec la L-tyrosine, les sujets de l’étude pouvaient mieux effectuer les procédures de test mental. En outre, la L-tyrosine a permis de baisser la tension artérielle, bien que ce changement se soit normalisé au bout d’une heure.

Privation de sommeil

La privation de sommeil est également connue pour aggraver les performances physiques et mentales. La marine américaine a exploré les effets de la L-tyrosine sur des sujets privés de sommeil pendant 24 heures. Les compétences psychomotrices et les tâches de vigilance ont été améliorées en phase de privation de sommeil avec une supplémentation en L-tyrosine. Une étude distincte et similaire a également exploré la L-tyrosine par rapport à la caféine, à l’amphétamine et à un autre médicament afin d’évaluer les performances dans des conditions de manque de sommeil. L’amphétamine était plus efficace, mais la L-tyrosine améliorait encore plus la mémoire, le raisonnement logique et les tâches basées sur la vigilance visuelle.

Contrôle des interférences

Une petite étude sur le « contrôle des interférences » a également montré des améliorations avec la L-tyrosine. Le contrôle des interférences est mesuré par un certain nombre de méthodes. L’une consiste à présenter un cercle ou un carré sur un écran d’ordinateur, chaque forme nécessitant une pression sur un bouton gauche (pour le cercle) ou droit (pour le carré). Cependant, chaque forme est présentée au hasard sur le côté gauche ou droit de l’écran. L’emplacement de l’objet ne détermine pas la réponse correcte, mais il fait office de distraction pour le sujet. Il a été démontré que la L-tyrosine améliorait les performances sur les tâches de contrôle des interférences.

Amélioration de la mémoire dans des conditions de stress

Un petit essai s’est intéressé aux bienfaits de la L-tyrosine lors de performances simples et multitâches. La supplémentation en tyrosine a permis d’améliorer la mémoire lors de situations multitâches plus exigeantes. Une autre étude de l’armée américaine a soumis des sujets à du stress par le froid et a évalué les performances liées à la mémoire. Dans l’étude, les personnes ont été immergées dans de l’eau froide à 10 degrés Celsius, qui a été utilisée pour faire baisser la température corporelle pendant 90 minutes. Suite à ce stress dû au froid, les tests de mémoire à court terme ont montré de meilleures performances avec la L-tyrosine qu’avec le placebo.

Une étude similaire menée par l’US Navy a également révélé des bénéfices pour les tests de mémoire à court terme après une exposition au froid avec une supplémentation en L-tyrosine. Fait intéressant, lorsque les sujets n’étaient pas exposés au froid auparavant, la L-tyrosine n’avait aucun effet sur la mémoire, ce qui indique probablement que les bienfaits apparaissent uniquement dans des situations stressantes.

Ce qu’il faut retenir

La L-tyrosine est un acide aminé intéressant qui semble le plus susceptible d’aider à améliorer les fonctions mentales et la mémoire pendant les activités et les situations stressantes. Bien que les recherches soient moins claires, elle peut également offrir des bénéfices pour certains cas de dépression induisant un besoin métabolique de niveaux plus élevés d’acides aminés. En ce qui concerne le TDAH, les recherches sont moins certaines.

Heureusement, les études publiées ne suggèrent pas beaucoup d’effets secondaires de la L-tyrosine. Les effets les plus fréquemment rapportés sont les maux de tête, la fatigue, les brûlures d’estomac et les nausées. Lorsqu’il est dosé en quantités raisonnables, cet acide aminé est généralement bien toléré.

Références :

  1. Alabsi A, Khoudary AC, Abdelwahed W. The Antidepressant Effect of L-Tyrosine-Loaded Nanoparticles: Behavioral Aspects [published correction appears in Ann Neurosci. 2019 Jan;25(3):141-151]. Ann Neurosci. 2016;23(2):89-99. doi:10.1159/000443575
  2. Banderet LE, Lieberman HR. Treatment with tyrosine, a neurotransmitter precursor, reduces environmental stress in humans. Brain Res Bull. 1989;22(4):759-762. doi:10.1016/0361-9230(89)90096-8
  3. Deijen JB, Orlebeke JF. Effect of tyrosine on cognitive function and blood pressure under stress. Brain Res Bull. 1994;33(3):319-323. doi:10.1016/0361-9230(94)90200-3
  4. Gelenberg AJ, Wojcik JD, Growdon JH, Sved AF, Wurtman RJ. Tyrosine for the treatment of depression. Am J Psychiatry. 1980;137(5):622-623. doi:10.1176/ajp.137.5.622
  5. Goldberg IK. L-tyrosine in depression. Lancet. 1980;2(8190):364-365. doi:10.1016/s0140-6736(80)90356-6
  6. Magill RA, Waters WF, Bray GA, et al. Effects of tyrosine, phentermine, caffeine D-amphetamine, and placebo on cognitive and motor performance deficits during sleep deprivation. Nutr Neurosci. 2003;6(4):237-246. doi:10.1080/1028415031000120552
  7. Mahoney CR, Castellani J, Kramer FM, Young A, Lieberman HR. Tyrosine supplementation mitigates working memory decrements during cold exposure. Physiol Behav. 2007;92(4):575-582. doi:10.1016/j.physbeh.2007.05.003
  8. McLean A, Rubinsztein JS, Robbins TW, Sahakian BJ. The effects of tyrosine depletion in normal healthy volunteers: implications for unipolar depression. Psychopharmacology (Berl). 2004;171(3):286-297. doi:10.1007/s00213-003-1586-8
  9. Meyers S. Use of neurotransmitter precursors for treatment of depression. Altern Med Rev. 2000;5(1):64-71.
  10. Mouret J, Lemoine P, Minuit MP, Robelin N. La L-tyrosine guérit, immédiatement et à long terme, les dépressions dopamino-dépendantes (DDD). L-tyrosine cures, immediate and long term, dopamine-dependent depressions. Clinical and polygraphic studies. C R Acad Sci III. 1988;306(3):93-8.
  11. Nemzer ED, Arnold LE, Votolato NA, McConnell H. Amino acid supplementation as therapy for attention deficit disorder. J Am Acad Child Psychiatry. 1986;25(4):509-513. doi:10.1016/s0002-7138(10)60010-6
  12. Neri DF, Wiegmann D, Stanny RR, Shappell SA, McCardie A, McKay DL. The effects of tyrosine on cognitive performance during extended wakefulness. Aviat Space Environ Med. 1995;66(4):313-319.
  13. O’Brien C, Mahoney C, Tharion WJ, Sils IV, Castellani JW. Dietary tyrosine benefits cognitive and psychomotor performance during body cooling. Physiol Behav. 2007;90(2-3):301-307. doi:10.1016/j.physbeh.2006.09.027
  14. Posner J, Gorman D, Nagel BJ. Tyrosine supplements for ADHD symptoms with comorbid phenylketonuria. J Neuropsychiatry Clin Neurosci. 2009;21(2):228-230. doi:10.1176/jnp.2009.21.2.228
  15. Rauch TM, Lieberman HR. Tyrosine pretreatment reverses hypothermia-induced behavioral depression. Brain Res Bull. 1990;24(1):147-150. doi:10.1016/0361-9230(90)90299-f
  16. Reimherr FW, Wender PH, Wood DR, Ward M. An open trial of L-tyrosine in the treatment of attention deficit disorder, residual type. Am J Psychiatry. 1987;144(8):1071-1073. doi:10.1176/ajp.144.8.1071
  17. Shurtleff D, Thomas JR, Schrot J, Kowalski K, Harford R. Tyrosine reverses a cold-induced working memory deficit in humans. Pharmacol Biochem Behav. 1994;47(4):935-941. doi:10.1016/0091-3057(94)90299-2
  18. Thomas JR, Lockwood PA, Singh A, Deuster PA. Tyrosine improves working memory in a multitasking environment. Pharmacol Biochem Behav. 1999;64(3):495-500. doi:10.1016/s0091-3057(99)00094-5
  19. Reimherr FW, Wender PH, Wood DR, Ward M. Amino acid precursors for the treatment of attention deficit disorder, residual type. Psychopharmacol Bull. 1985;21(1):146-149.
  20. Zhao X, Zhang H, Wu Y, Yu C. The efficacy and safety of St. John’s wort extract in depression therapy compared to SSRIs in adults: A meta-analysis of randomized clinical trials. Adv Clin Exp Med. 2023;32(2):151-161. doi:10.17219/acem/152942

​CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ:Ce CENTRE DU BIEN-ÊTRE n'a pas pour but de fournir un diagnostic...​ En savoir plus